BlogActusLa spéculation sur les vêtements d’occasion, une pratique en phase avec l’économie circulaire ?

La spéculation sur les vêtements d’occasion, une pratique en phase avec l’économie circulaire ?

Nous connaissons tous un grand nombre de marketplaces entre particuliers, spécialisées dans les articles de mode et accessoires. Les géants de la mise en relation entre particuliers comme Vinted, Vide Dressing ou encore Vestiaire Collective, facilitent grandement les échanges de vêtements de seconde main.

Avec plus de 65 millions d’utilisateurs en Europe dont plus de 19 millions en France, Vinted est une des marketplaces d’économie circulaire les plus influentes. Pour la majorité des consommateurs, ces plateformes sont synonymes de bons plans et surtout d’économies, particulièrement dans un contexte d’inflation que nous connaissons aujourd’hui. En effet, la majorité des vêtements, même de marque sont proposés à petit prix.

 

À première vue, le modèle paraît vertueux : les particuliers revendent les vêtements qu’ils ne portent plus, dans le but que ceux-ci aient une deuxième vie plutôt que de finir à la poubelle.

De consommateurs occasionnels à professionnels

On note que de plus en plus d’utilisateurs de Vinted achètent les vêtements uniquement dans le but de les revendre plus cher. Les vêtements les plus ciblés par ces pratiques sont les marques premium et luxe, particulièrement recherchés sur la plateforme car ils correspondent aux envies des clients de monter en gamme. D’ailleurs, selon une étude de BCG, les consommateurs actuels sont mêmes 65 % à vouloir adapter leur consommation pour acheter plus de marques fiables.

Lorsqu’on écoute ces utilisateurs raconter comment leur est venue l’idée, leur discours est souvent le même : “j’ai commandé un article de marque pour moi, il ne m’allait pas alors je l’ai remis en vente. J’ai pu le revendre plus cher que le prix auquel je l’avais acheté, je ne suis dit qu’il y avait quelque chose à faire là-dessus”.

En effet, sans expérience, il peut être difficile d’évaluer la valeur d’un vêtement d’occasion. Ce sont ces articles, vendus à trop bas prix, que les revendeurs repèrent et achètent pour ensuite les revendre sur la même plateforme.

Certains revendeurs utilisent cette pratique à faible échelle, pour arrondir leur fin de mois, sachant qu’au-delà de 3000€ de revenus annuels sur la plateforme ou de 19 transactions, les revenus générés les ventes sont imposables, mais, pour d’autres, cette activité peut rapporter gros. Certains utilisateurs lancent même leur auto-entreprise, afin de faire de cette pratique leur métier. 

En sachant où chercher et en y consacrant quelques heures par semaine, certains arrivent même à se dégager des revenus supérieurs à 3000€ par mois.

Des pratiques lucratives mais éthiquement contestables

Bien que lucratives, ces méthodes vont à l’encontre des valeurs de l’économie circulaire et de la seconde main, dont le but est de consommer mieux, de meilleure qualité et de limiter les émissions carbone liée à la consommation de ces produits. Or, ces achats-reventes de produits d’occasion provoquent, dans un premier temps, une augmentation du prix moyen des produits disponibles sur la plateforme, une forte augmentation de la pollution liée au transport des produits.

Pour lutter contre la généralisation de ces pratiques, contraires à la proposition de valeur initiale de la plateforme, Vinted devrait annoncer prochainement une modification de ses conditions générales.

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