La marketplace, une alternative écologique aux sites e-commerce ?
Si écologie et e-commerce sont deux notions qui ne semblent pas étroitement liées, il existe pourtant des alternatives qui offrent aux internautes la possibilité de consommer de façon plus responsable. En effet, un rapport d’étude d’Estia commandé par la FEVAD assure que la vente en ligne divise par quatre les émissions de gaz à effet de serre. Cette affirmation vous fait sourciller ? Nous allons vous expliquer point par point comment la consommation en ligne est une alternative écologique au commerce traditionnel et comment cette notion est exacerbée par le modèle marketplace.
Dans un premier temps, nous parlerons de l’optimisation des commandes et de la réduction de l’empreinte carbone liée à un service de transport pensé intelligemment, puis nous aborderons l’optimisation des emballages et l’implication des consommateurs dans une démarche de consommation responsable pour enfin présenter l’exemple de la marketplace CtoC, le nouvel eldorado de la seconde main et du reconditionné qui offre une consommation collaborative à la fois économique et écologique.
Optimiser les commandes & limiter les expéditions multiples
La première contradiction qui vient à l’esprit quand on pense au e-commerce et à l’écologie est bien évidemment liée au transport. Comment un site e-commerce classique peut-il diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre en comparaison à un magasin physique ? Il s’avère que le trajet moyen d’une livraison en point relais ou à la Poste est quatre fois moins élevé que le trajet moyen effectué pour les mêmes produits en boutique. C’est un premier point important à prendre en considération. Il faut donc retenir qu’en moyenne, 9 kilomètres sont économisés lors de livraisons mutualisées sur un même parcours.
(source : Fevad. Les chiffres – un e-commerce plus vert).
Le modèle marketplace intensifie le phénomène en proposant une plateforme sur laquelle il est possible d’acheter sur un catalogue multi-vendeurs tout en proposant une livraison groupée grâce au service de conciergerie. C’est le fonctionnement du géant Amazon avec son service « expédié par Amazon » et c’est aussi ce que propose le service de conciergerie Origami Marketplace (éditeur marketplace).
L’objectif étant de réduire – voire stopper – les multi-expéditions pour une seule commande et responsabiliser le consommateur en proposant une livraison écologique, moins rapide mais avec une faible empreinte environnementale et grouper les commandes livrées à domicile ou à retirer sur un point retrait.
En effet, la nouvelle tendance des consommateurs à privilégier les livraisons express en moins de 24h engendre plus de pollutions car le livreur se déplace généralement pour un seul produit. Ainsi, les trajets de livraison sont multipliés, la consommation de carburant augmente ainsi que les gaz à effet de serre.
L’empreinte carbone de cet achat express dépasse alors largement celui d’un achat dans une boutique traditionnelle.
Réduire l’empreinte carbone en mutualisant les livraisons
En plus de grouper ses achats, il est également possible d’aller plus loin afin de réduire son empreinte carbone en privilégiant un service de livraison en point relais, par exemple.
Le point relais qui concentre les livraisons en un seul lieu permet de mieux gérer les transports, qui vont ainsi regrouper plusieurs colis pour une livraison plus locale. Il s’agit d’une alternative raisonnée aux livraisons à domicile plus gourmandes en énergie. L’attente du livreur ou un passage supplémentaire (et donc un trajet en plus) lors d’une livraison à domicile sont autant de vecteurs de pollution. Selon le VIL (Vlaamse Instituut voor de logistiek), faire attendre un livreur 5 minutes au lieu de 2 augmente l’impact CO2 d’un paquet de 87 % !
Ce paquet livré à domicile est donc plus polluant de par sa livraison, mais aussi de par son conditionnement individuel.
Optimiser les emballages & réduire l’utilisation de consommables
Lancé il y a quelques jours à peine, le service Amazon Day confirmait récemment avoir déjà économisé plusieurs dizaines de milliers de colis en proposant à ses clients Amazon Prime, un service de livraison unique. Toutes les commandes réalisées sur une semaine glissante, sont désormais livrées en une seule fois. En plus de faciliter la vie de ses clients (Américains), ce service permet de conditionner les commandes en un seul colis. Un petit geste à responsabilité sociale et environnementale qui promettrait, à terme, de sauver plusieurs milliers de tonnes d’emballages.
Réduire au strict minimum l’utilisation de consommables (cartons, scotch et consommables destinés au calage des produits) lors de la préparation des commandes et privilégier des emballages 100% recyclables ou recyclés sont donc autant de pistes à explorer pour consommer de façon plus responsable et contribuer au développement durable.
Il est important de démocratiser ces notions auprès des consommateurs en proposant des solutions avantageuses et économiques.
Impliquer les consommateurs dans une démarche de consommation responsable
Une étude de Stuart & YouGov révèle que les consommateurs Français sont de plus en plus sensibles à leur impact écologique et une étude de la Fevad nous indique que près de 93% des millénials (18-34 ans, hyper connectés et mobiles) préfèrent acheter des produits à des entreprises qui prennent des mesures durables. Il semblerait donc qu’une tendance en faveur de la consommation responsable soit en train de prendre son essor dans notre société, ce qui est une bonne chose.
Cependant, afin de transformer les habitudes d’achats, il faut proposer des solutions concrètes et applicables au quotidien. Il est du ressort des e-commerçants de communiquer sur les nouvelles tendances de consommation responsable afin de sensibiliser les consommateurs aux bonnes pratiques, même si elles sont parfois plus contraignantes.
Il est possible par exemple, de limiter la gratuité des frais de ports sur leur marketplace France (qui sont bien souvent amortis par le coût du produit) afin d’impliquer le consommateur dans cette prise de conscience globale. En effet, la notion de gratuité sous-estime l’importance réelle de l’impact carbone du transport. Quelque chose de gratuit est bien souvent sans importance, non ?
D’une autre façon, il est possible grâce à l’intelligence artificielle de proposer de nouvelles façons de concevoir les achats en ligne. L’IA pourra proposer un cross-selling amélioré et optimiser le panier afin de sélectionner les vendeurs et regrouper les livraisons en fonction de certains critères (distance de l’entrepôt, montant des frais de ports, mutualisation du conditionnement,…) et ainsi réduire l’utilisation de consommable ou proposer des solutions de livraisons plus écologiques et économiques.
Enfin, il serait également intéressant d’inciter les internautes à sélectionner des livraisons plus responsables tels que les points relais ou favoriser les articles stockés en conciergerie ou encore se tourner vers la consommation collaborative, comme sur les places de marché CtoC.
La marketplace CtoC, l’Eldorado de la seconde main et du reconditionné
Le marché de l’achat et de la revente de particulier à particulier (CtoC) est en pleine croissance à l’instar de Vinted, Leboncoin, Vestiaire Collective ou Back Market – qui a levé 41 millions en 2018 pour attaquer le marché US. Il s’agit d’une nouvelle façon de consommer qui tend à se démocratiser en Europe en raison de son côté pratique et économique. Un rapport du LSA du mois de Juin 2018 indique que 28% des Françaises ont déjà acheté des vêtements d’occasion et près de 41% des Françaises sont prêtes à envisager le marché de la seconde main pour l’achat de vêtement pour l’année 2019. Le marché européen du vintage et du reconditionné a donc de beaux jours devant lui et c’est tant mieux, car il favorise le commerce responsable et la consommation collaborative qui permettent de donner une seconde vie aux articles de la vie quotidienne.
En résumé, le transport et les emballages sont les plus gros vecteurs de pollution de l’activité du e-commerce. Le modèle marketplace propose des solutions alternatives intéressantes afin de consommer de façon plus responsable en mutualisant à la fois les conditionnements et les livraisons. De plus, l’utilisation de l’intelligence artificielle est un axe de développement intéressant qui offre de belles perspectives de consommation responsable. Finalement, l’avènement de solution marketplace comme les marketplaces CtoC (particuliers à particuliers) dédiées au vintage et au reconditionnement offre de nouveaux axes de réflexion liés à la consommation collaborative, économique et écologique.