Fast Fashion, un phénomène bientôt dépassé par la seconde main

Le saviez-vous ? Chaque année, 4 millions de tonnes de textiles neufs ou usagés sont jetées en Europe*. Malheureusement, au lieu de penser à des options de recyclage dans le but d’offrir une seconde vie à leurs vêtements, nous nous sommes aperçus que 80% de nos vêtements sont jetés dans nos poubelles chaque année.
Même constat pour les 210 000 tonnes de chaussures et textiles collectés et triés en France, les 2/3 ont été réutilisés et l’autre tiers a été recyclé. Mais le recyclage est encore loin d’être la norme dans l’industrie de la mode… Seuls quelques acteurs se sont lancés dans une véritable alternative : la création de marketplaces.
Cette surconsommation de vêtements et accessoires est aujourd’hui bien connue : il s’agit du phénomène fast fashion. Ce terme désigne une mode renouvelant très régulièrement les collections, poussant à acheter toujours plus. Ce phénomène à tendance à s’accentuer en période de soldes. De leur fabrication en passant par nos machines à laver jusqu’à leur fin de vie, nos vêtements ont un impact environnemental extrêmement important. Mais depuis peu, cette industrie s’est engagée à débuter ou pour certaines enseignes à poursuivre ses efforts en matière d’écoresponsabilité. Leur objectif serait aujourd’hui porté sur la proposition de nouvelles collections plus en adéquation avec l’environnement et plus éthique. Mais qu’en est-il vraiment ?
1. Une prise de conscience axée sur l’écologie
La prise de conscience au sujet de l’écologie a fait basculer le monde de la mode ces dernières années. En effet, depuis une dizaine d’années, l’impact de l’industrie de textile sur l’environnement se fait ressentir avec plus de 2,1 milliard de tonnes de déchets et 1,7 milliard de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre dûs à la surproduction de textile d’après une étude de WWF paru en 2017.
Ainsi, même si l’on souligne aujourd’hui une nette augmentation de la consommation mondiale, notamment celle du textile, on s’aperçoit toutefois que des alternatives voient le jour.
Concernant l’environnement, les vêtements de mauvaise qualité réduisent énormément la durée de vie du produit vendu ce qui a tout naturellement un impact considérable sur la quantité de déchets qu’ils produisent. Ainsi, on peut observer en Europe, que la consommation de textile est estimée à 26 kg par individu et par an, dont 11 kg de vêtements jetés**.
On remarque d’ailleurs que le credo des consommateurs change peu à peu, cela est notamment lié à la crise sanitaire qui a accentué les aspirations en matière de durabilité. La majeure partie des consommateurs affirment qu’il est dorénavant impératif de limiter les effets du changement climatique et d’opter pour un mode de vie plus durable et responsable.
2. Fast fashion VS Seconde main : une tendance qui s’inverse
La fast fashion à vu le jour dans les années 90 suite au développement et au désir des millenials et de la génération Z d’avoir à porté de main une mode peu chère avec un cycle de renouvellement court mais aussi la montée des canaux de vente en ligne.
Cependant, quelques années plus tard, les comportements des consommateurs et plus particulièrement des millenials et de la génération z altère cette vision. D’après une étude faite aux Etats Unis, cette même catégorie de consommateur déclare aujourd’hui ne plus vouloir acheter auprès de marques « non durables » et une autre partie affirme remplacer leurs achats de fast fashion par des vêtements de seconde main.
Le phénomène fast fashion a tendance à ne pas tenir compte de certains aspects, comme celui de l’écoresponsabilité. D’ici 2050, ce mode d’industrie sera l’un des secteurs – pour ne pas dire le premier – le plus pollueur d’eau potable au monde.
Livre Blanc
La marketplace C2C, le modèle prêt à tendre la (seconde) main.
3. La seconde main, un levier plus puissant que la fast fashion ?
Aujourd’hui, il est possible de trouver un marché de substitution éco responsable et tourné vers le digital, celui de la seconde main. C’est un marché qui, en plus de réduire considérablement les déchets grâce à l’achat de vêtements déjà existants, offre l’opportunité pour les vendeurs de faire des économies. Ce modèle fondé sur la base de l’économie circulaire pourrait bien devenir le marché phare du textile.
Le marché de l’occasion estimé à 36 milliards de dollars en 2021, devrait doubler d’ici 2025, pour atteindre 77 milliards de dollars***.Ainsi, le marché de la revente pourrait augmenter 11 fois plus rapidement que le secteur de la vente au détail d’ici les 4 prochaines années.
Cette nouvelle tendance ne devrait pas décliner car elle correspond aux nouvelles attentes des consommateurs. En effet, un consommateur sur trois explique se soucier de plus en plus à la durabilité des produits qu’avant la COVID-19.D’ailleurs 43% d’entre eux sont désormais plus préoccupés par la qualité des vêtements, et plus de la moitié sont plus opposés au gaspillage.
Enfin, de plus en plus de marques de prêt-à-porter tentent de se positionner sur le marché de la seconde main. Certains optent pour la création d’espaces de vente physique dédiés aux vêtements d’occasion et d’autres dans le digital. C’est un pas en avant permettant de s’éloigner de la fast-fashion, et initier à la mode de la seconde main.
Afin d’assurer au mieux une transformation favorable à l’environnement et à l’être humain, les acteurs dans le secteur de la mode doivent se mobiliser. Ainsi, la réflexion sur le recyclage de nos anciens vêtements ne doit pas se limiter à cela, mais doit aussi pouvoir offrir de nouvelles opportunités notamment la création de la marketplace de demain, celle liée à l’économie circulaire.