5R en entreprise : transformez vos déchets et réduisez vos coûts
- Arnaud
- 9 minutes de lecture
Vous le savez sûrement et depuis un long moment, les ressources naturelles se raréfient et où les enjeux climatiques s’intensifient, les entreprises ont tout intérêt à revoir leurs modes de production et de consommation.
Le modèle linéaire « Extraire – Produire – Jeter » doit laisser place à une démarche plus vertueuse : l’économie circulaire. Parmi les approches les plus connues de cette économie circulaire, on retrouve la méthode des 5R : Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler et Rendre à la terre.
Cet article, pensé comme une référence pour tous les professionnels et passionnés de l’économie circulaire, détaille l’origine des 5R, leur signification, et surtout comment les mettre en œuvre, notamment grâce à des solutions de marketplace interne ou externe qui rendent possible la revalorisation des matières premières et secondaires dans le cadre de la loi AGEC.
- D’où viennent les 5R ?
- Que signifient les 5R ?
- Pourquoi adopter les 5R en entreprise?
- Quelles sont les 5 étapes de la méthode 5R ?
- Comment appliquer la méthode 5R à vos déchets d’entreprise ?
- Comment appliquer la méthode 5R à la création de nouveaux produits ?
- Revalorisation des matières premières et secondaires grâce au modèle marketplace
- Les solutions pour les entreprises
- Marketplace interne
- Marketplace externe (C2C, B2B, C2B2C)
- Marketplace C2B2C avec contrôle par l’entreprise
- Transformer et valoriser les déchets de production via une marketplace interne
- Cas concrets de revalorisation au sein d’un même groupe
- Transformation des résidus vinicoles en “cuir végétal”
- Fabrication de mobilier et revalorisation des copeaux de bois
- Les bénéfices concrets d’une telle démarche
- Conseils pratiques pour réussir votre transition 5R
1. D’où viennent les 5R ?
L’origine des 5R trouve ses racines dans les mouvements zéro déchet et l’économie circulaire. Proposée et popularisée par la militante écologiste américaine Bea Johnson (Zéro Déchet) et reprise ensuite dans de nombreux travaux académiques et institutionnels, la méthode visait au départ les particuliers.
Toutefois, ces principes se sont naturellement étendus aux entreprises, dont l’impact environnemental est considérable. Aujourd’hui, les 5R représentent un socle méthodologique essentiel pour adopter des démarches plus responsables, tant dans l’industrie que dans le secteur tertiaire.
2. Que signifient les 5R ?
1. REFUSER
Il s’agit de dire non aux produits ou services qui ne sont pas essentiels, qui génèrent des déchets inutiles ou qui ne correspondent pas à des valeurs éthiques et environnementales. Dans une entreprise, cela peut se traduire par un refus de matières premières non traçables, de produits à usage unique ou de méthodes de production polluantes.
2. RÉDUIRE
Après avoir refusé ce qui n’est pas nécessaire, on cherche à diminuer la quantité de ressources utilisées. Cela passe par l’optimisation des process, la limitation des emballages ou encore le choix de modes de transport moins gourmands en énergie. L’objectif est de diminuer l’empreinte écologique et les coûts associés.
3. RÉUTILISER
On prolonge la vie des objets, composants ou matières. Au lieu de jeter, on réemploie ou on répare. Dans un cadre industriel, la réutilisation peut prendre la forme de reconditionnement d’équipements ou de revente de pièces détachées à d’autres ateliers ou filiales.
4. RECYCLER
Si un produit ou une matière ne peut plus servir à la fonction initiale, on le/la transforme pour l’employer à d’autres fins. C’est la base du recyclage : par exemple, transformer des résidus de bois en sacs de copeaux ou revaloriser des déchets agroalimentaires pour la production de bioplastiques.
5. RENDRE À LA TERRE
Enfin, ce qui ne peut pas être recyclé ou réutilisé (et qui est d’origine organique ou biodégradable) doit retourner à la terre sans impact négatif. Cela inclut le compostage ou la décomposition naturelle des déchets organiques, participant ainsi à la régénération des écosystèmes.
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3. Pourquoi adopter les 5R en entreprise ?
- Réduction des coûts et des risques : En appliquant les 5R, les entreprises limitent leurs dépenses en ressources, diminuent leur dépendance à l’égard des matières premières, et améliorent leur résilience face à la fluctuation des prix.
- Conformité réglementaire (loi AGEC) : En France, la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) impose de nouvelles exigences environnementales. Les 5R s’inscrivent parfaitement dans ces obligations légales.
- Amélioration de l’image de marque : Une entreprise qui s’engage dans une démarche éco-responsable bénéficie d’une meilleure réputation et répond aux attentes grandissantes de ses consommateurs et partenaires.
- Innovation et compétitivité : La mise en place d’initiatives circulaires stimule la créativité des équipes et génère de nouveaux modèles économiques (location, revente entre particuliers, co-production, etc.).
4. Quelles sont les 5 étapes de la méthode 5R ?
Si l’on reprend la chronologie des décisions à prendre, on peut les organiser comme suit lors de la conception d’un produit :
- Refuser : Évaluation des besoins réels, audit des fournisseurs et rejets des approvisionnements inutiles ou non responsables.
- Réduire : Mise en place d’indicateurs (KPI) pour mesurer les consommations (eau, énergie, matières), conception de process moins énergivores, formation du personnel à l’éco-gestuelle.
- Réutiliser : Introduction d’une marketplace interne permettant aux ateliers de céder ou d’acquérir des produits usagés mais encore fonctionnels.
- Recycler : Mise en place de filières de recyclage, contrats avec des éco-organismes, valorisation interne et traçabilité des déchets.
- Rendre à la terre : Création de zones de compostage, développement de procédés de biodégradation contrôlée pour les matières organiques.
5. Comment appliquer la méthode 5R à vos déchets d’entreprise ?
1. Cartographier ses déchets
La première étape est de réaliser un diagnostic précis des flux de déchets : Pouvez-vous identifier l’origine des déchets ? Pouvez-vous catégoriser les types de matières (plastique, bois, verre, métaux, organique, etc.) ? Et enfin, pouvez-vous évaluer le volume et les coûts associés à ces déchets ? Dès que vous avez les réponses à ses questions, vous pouvez établir une cartographie et passer à la priosisation des actions.
2. Prioriser les actions selon le principe des 5R
- Refuser : Supprimer les déchets évitables en amont (emballages superflus, consommables à usage unique).
- Réduire : Optimiser les process de production et de logistique (juste-à-temps, digitalisation de documents, etc.).
- Réutiliser : Implémentez une plateforme interne dédiée aux échanges de surplus et d’équipements usagés entre ateliers, départements ou filiales.
- Recycler : S’assurer que chaque flux de déchets dispose d’une filière adaptée (papier, métaux, etc.) et contractualiser avec des partenaires spécialisés si nécessaire.
- Rendre à la terre : Orienter les biodéchets vers la valorisation organique (compost, méthanisation).
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3. Mettre en place une traçabilité et un reporting
La traçabilité des déchets permet de mesurer l’efficacité des actions. En parallèle, un reporting régulier (mensuel, trimestriel) motive les équipes et sert de base pour de futures améliorations.
6. Comment appliquer la méthode 5R à la création de nouveaux produits ?
Penser l’éco-conception. La méthode 5R s’applique dès la phase de conception :
- Refuser les matériaux non recyclables ou à fort impact carbone.
- Réduire la quantité de matière mise en œuvre, allonger la durée de vie du produit.
- Réutiliser des composants déjà existants (pièces détachées, surplus de production).
- Recycler systématiquement les chutes de fabrication.
- Rendre à la terre en fin de vie, en s’assurant que les éléments biodégradables le soient réellement.
Revalorisez vos matières premières et secondaires grâce au modèle marketplace. Dans une logique de conception circulaire, les matières premières et les « déchets » peuvent devenir des ressources pour d’autres acteurs (internes ou externes). C’est ici qu’intervient la marketplace :
- Collecte et référencement : Les matières résiduelles (ex. copeaux de bois, peaux de raisins, chutes de cuir) sont référencées sur la plateforme interne ou sur un portail tiers (C2C, C2B2C).
- Mise à disposition : Les autres ateliers du groupe (ou des partenaires) peuvent les acheter ou les récupérer pour de nouveaux projets (fabrication de bancs, chaussures, objets dérivés, etc.).
- Valorisation et revenu complémentaire : Les matières réintègrent la chaîne de valeur plutôt que de finir en déchets. L’entreprise réalise des bénéfices supplémentaires et s’inscrit dans une démarche durable conforme à la loi AGEC.
7. Les solutions pour les entreprises
Pour aller plus loin, plusieurs configurations sont possibles :
A. Une marketplace interne (intragroupe)
- Objectif : Favoriser l’échange de matières premières, secondaires ou d’équipements entre différentes filiales ou ateliers d’un même groupe.
- Avantage : Contrôle total par l’entreprise, simplification des flux logistiques et traçabilité des matières.
- Résultat : Baisse des coûts d’approvisionnement, réduction des déchets, conformité aux exigences légales.
B. Une marketplace externe (C2C, B2B, C2B2C)
- Objectif : Offrir au grand public (C2C), à d’autres entreprises (B2B) ou via des intermédiaires (C2B2C) la possibilité de se fournir en matières revalorisées ou produits de seconde main.
- Avantage : Toucher un marché plus large, encourager la réutilisation sur un périmètre dépassant l’entreprise.
- Résultat : Nouveaux canaux de revenus, image de marque renforcée comme acteur circulaire.
C. Une plateforme C2B2C avec contrôle par l’entreprise
- Objectif : L’entreprise ou un tiers de confiance vérifie l’état et la qualité des produits avant de les remettre en circulation.
- Avantage : Sécurité pour l’acheteur, respect de normes qualité, diminution du gaspillage.
- Résultat : Fidélisation, nouvelle source de profit, satisfaction client accrue.
8. Transformer et valoriser les déchets de production via une marketplace interne
Voici comment un processus concret peut s’organiser, inspiré des cas d’usage déjà observés :
- Extraction et collecte des matières premières : Les matières premières (bois, raisin, cuir, etc.) sont récoltées et mise en ligne sur la marketplace.
- Production : Au cours de la transformation (vinification, menuiserie, etc.), on obtient un produit final (bouteille de vin, meuble, etc.), des matières secondaires (marc de raisin en poudre, copeaux de bois, chutes de cuir) et des rejets (déchets ultimes).
- Valorisation des rejets : Plutôt que de les jeter, ils sont recyclés ou revalorisés (en huile végétale, en sacs de copeaux, en poudre de tannage, etc.) puis remis en vente sur la marketplace interne.
- Réintégration dans la chaîne de production : Les ateliers intéressés (voire des partenaires externes) récupèrent ces matières à moindre coût pour créer de nouveaux produits (chaussures, bancs publics, accessoires, etc.).
- Mise sur le marché : Les produits finis issus de ces matières secondaires peuvent être vendus soit en direct, soit via un nouveau circuit (C2C, B2B, etc.). L’entreprise dégage un revenu complémentaire tout en réduisant ses déchets.
Cette boucle vertueuse incarne parfaitement les 5R et apporte une réponse stratégique à l’éco-responsabilité.
9. Cas concrets de revalorisation au sein d’un même groupe
Pour mieux illustrer la démarche des 5R et la puissance d’une marketplace interne, voici deux exemples de flux de matières dans l’industrie :
La transformation des résidus vinicoles en cuir végétal :
- Récolte et vinification : Après les vendanges, une partie du raisin est utilisée pour produire le vin (processus classique de macération, assemblage, embouteillage, etc.). Les résidus (marc, peaux de raisin) sont broyés et réduits en fine poudre.
- Mise à disposition sur la marketplace : Ces résidus transformés sont proposés comme matière première secondaire sur la plateforme interne.
- Revalorisation en atelier : Un autre atelier récupère cette poudre, la mélange à une huile végétale et obtient une pâte épaisse qu’il teint, découpe et tanne selon la demande. Le résultat s’apparente à un cuir végétal qui peut ensuite être façonné en chaussures, sacs ou objets de maroquinerie.
- Commercialisation et revenus complémentaires : Le produit final (chaussures, accessoires en cuir végétal) est mis en vente via la même marketplace ou d’autres canaux. Le groupe valorise ainsi des rebuts autrefois jetés, tout en créant une nouvelle source de revenus.
La fabrication de mobilier et revalorisation des copeaux de bois :
- Extraction et collecte du bois : Les troncs sont acheminés vers un premier atelier (scierie) pour en sortir des planches destinées à la fabrication de meubles ou autres produits.
- Production et création d’un produit fini : L’atelier transforme les planches en bancs, caisses de rangement ou pièces d’ameublement. Au cours de la production, on obtient des matières secondaires (chutes de bois) et des rejets (copeaux).
- Valorisation des déchets : Les copeaux sont collectés, ensachés et mis en vente (ex. paillage pour jardin, combustible). Les chutes de bois sont proposées sur la marketplace interne pour servir de matières premières à d’autres ateliers (artisanat, réparations, etc.).
- Réintégration dans la chaîne : L’atelier n°2, par exemple, peut commander ces chutes pour fabriquer de petits objets (cadres, ustensiles…) et ainsi réduire ses coûts. Chaque produit issu de ces matières secondaires est ensuite commercialisé, prolongeant la vie des ressources et limitant les pertes.
Dans ces deux exemples, la marketplace agit comme un catalyseur :
- Elle centralise l’information sur les ressources disponibles (matières premières et secondaires).
- Elle facilite la réutilisation et le recyclage en interne et/ou vers des acteurs externes.
- Elle génère des revenus additionnels, tout en réduisant l’empreinte écologique de l’entreprise.
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10. Les bénéfices concrets d’une telle démarche
- Réduction des coûts : Diminution de la facture de matières premières, baisse des frais de stockage et de transport grâce à la logistique interne.
- Respect de l’environnement : Moins de déchets ultimes, réduction de l’empreinte carbone.
- Conformité à la loi AGEC : Anticipation des obligations réglementaires, valorisation des déchets et lutte contre le gaspillage.
- Image de marque : L’entreprise se positionne comme un leader en innovation durable, attire de nouveaux clients et fidélise sa clientèle existante.
- Revenus supplémentaires : Vente de matières ou de produits dérivés d’éléments initialement considérés comme des déchets.
11. Conseils pratiques pour réussir votre transition 5R
- Impliquer toutes les parties prenantes : La direction, les responsables d’atelier, les équipes logistiques, etc. doivent adhérer à la démarche.
- Numériser la gestion des flux : Centraliser les informations sur une plateforme unique (marketplace) pour faciliter la traçabilité et la disponibilité des stocks.
- Former et sensibiliser : Organiser des ateliers, proposer des guides ou check-lists pour accompagner chaque service.
- Mesurer pour s’améliorer : Définir des indicateurs clés (taux de réutilisation, volumes de déchets détournés de la décharge, etc.) et fixer des objectifs progressifs.
- Communiquer : Faire connaître la démarche en interne (newsletter, intranet, réunions) et en externe (site internet, rapport RSE, communication client).
Adopter la démarche 5R (Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler, Rendre à la terre) n’est plus une option, mais un levier incontournable pour répondre à la crise environnementale et économique actuelle. Au-delà des bénéfices directs (réduction des coûts, conformité légale, valorisation de l’image de marque), les entreprises qui s’engagent dans cette voie gagnent en résilience et en compétitivité.
Dans cette évolution, la mise en place d’une marketplace interne ou externe se révèle être un outil stratégique pour :
- Optimiser les flux de matières premières et secondaires,
- Faciliter la réutilisation et le recyclage,
- Générer des revenus complémentaires,
- Se conformer à la loi AGEC,
- Renforcer l’engagement environnemental et social de toute la chaîne de production.
Les 5R ne sont qu’un point de départ : ils doivent s’inscrire dans une démarche globale d’économie circulaire et d’innovation continue. Grâce à une solution SaaS performante comme Origami Marketplace, les entreprises peuvent transformer leurs déchets en véritables ressources, s’assurer une excellence opérationnelle, et s’engager durablement dans la transition écologique.
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